UN GARCON TRES ETRANGE

Publié le par SEDO

  Le temps était chaud et le ciel nuageux, si fermé ce ciel qu’on a l’impression qu’il va être étouffé par la masse de nuages qui s’accroche à lui et qui donne une impression de monstre effrayant qui essaye d’engloutir le monde dans ses méandres.

  Sur le balcon de la maison d’en face, la femme du voisin est entrain de faire sécher son linge. Les cris des enfants jouant au ballon et les klaxons des voitures qui veulent se frayer un chemin dans le souk noir de monde, rendent le moment encore plus pénible.
Les innombrables marchands ambulants qui crient à gauche et à droite de toutes leurs forces pour vendre leurs produits bon marché ne donnent pas non plus envie rester là.

  C’est alors, dans l’ombre d’une maison que je le vis ; assis sur un bout de carton, un jeune enfant d’une dizaine d’années environ, les cheveux très noirs, avec une chemise en haillons et des chaussures qui ne devaient pas dater d’hier. Il semblait très saint malgré la saleté de son accoutrement et son visage poussiéreux.

  Ce qui m’a marqué le plus chez ce garçon ce sont ses yeux. Ils avaient quelque chose d’anormale, quelque chose de presque effrayant.
Son regard était aussi perçant que celui d’un rapace, on dirait presque qu’il pouvait voir à travers les âmes. Lire tout ce que l’on pouvait dissimuler au plus profond de nous.

  Sans vraiment savoir pourquoi, j’ai eu un vif besoin d’approcher ce jeune garçon qui ne semblait pas faire attention à moi.
Ma première intention était de reculer lorsqu’il posa ses yeux sur moi. Je me demandais de quelle manière devrais je m’y prendre pour lui parler sans lui faire peur mais en faite c’été la façon dont je devais m’y prendre avec lui sans lui montrer ma peur.
En effet, ce garçon m’intimidait énormément sans que je sache pourquoi, d’autant plus qu’il est si jeune et si innocent.

 Sentant mon hésitation, le jeune garçon qui me regardait fixement se leva tout doucement et me tendit la main. Croyant qu’il demandait la charité je sorti une pièce d’argent de ma poche et la lui tendit, ce qu’il refusa de prendre en me faisant comprendre d’un geste qu’il n’en avait pas besoin.
Que veut il ? Me demandais je. Ce que je ne tardai pas à savoir puisque  le garçon attrapa ma main et me tirait vers une ruelle.
Dois je le suivre sans aucune résistance ? Mais pourquoi résister à un enfant ? que peut il bien me faire si ce n’est que de me montrer quelque chose en tout cas c’est ce que je me disais.

 De ruelle détournée en ruelle détournée je suivais ce garçon pas comme les autres sans rien dire et lui non plus ne parlait guère.
Au bout d’un certain temps, sentant la crainte gagner mon esprit je m’arrêta brusquement et l’enfant sans me forcer jeta juste un regard vers moi et là comme huppé par une force inconnue et irrésistible j’ai repris la marche sans broncher.

 Je ne semblais pas voir ce qui m’entourais, je ne voulais rien voir de ce qui se passais autour de moi. Seul le jeune enfant semblait exister pour moi et plus on avançaient, plus on accéléraient la marche jusqu’à commencer à courir.

 Je ne sais combien de temps on a pu mettre tous les deux en courant, mais ce dont je suis sûr c’est que je ne semblais pas me fatiguer et lui non plus.
Tout d’un coup, il s’arrêta  et pointa le doigt vers un endroit que je ne pouvais pas très bien distinguer.
Il y avait une lumière aveuglante qui ne laissait pas mes yeux voir de l’autre coté. Puis j’ai vu quelque chose qui devait ressembler à des pieds, oui il y avait quelque chose derrière cette lumière et cette chose se rapproche. Derrière moi le garçon avait disparu, comme volatilisé d’un coup sans que je puisse savoir où il été passé.

 Des voix, des voix se rapprochaient de moi, c’est des gens derrière cette lumière. Que peuvent ils bien me vouloir ? Courir ? Vers où ? Aurais je la force de m’enfuir après toute cette course que j’ai faite avec le mystérieux garçon ?

 Je suis perdu, me disais je. Jamais je ne pourrais m’en sortir c’est la fin je n’arrêtais pas de me le répéter. Et ces voix de plus en plus fortes se rapprochaient inexorablement et semblaient de plus en plus agressives.
Et là, j’ai vu surgir de cette aveuglante lumière 3 hommes qui ne donnaient pas l’impression de me vouloir du bien.

 En un temps record, je pensa à elle oui à elle. Je regretta de n’avoir pas su profiter du temps que j’ai pu passer avec elle, tout ce dont j’aurais du dire que j’ai pas dis, tout ce dont j’aurais pas du dire que j’ai dis, tout ce dont j’aurais dû faire que j’ai pas fais et ce que j’aurais pas dû faire que j’ai fais.

 Comment ai-je pu être si aveugle au point de ne pas voir que c’été elle la seule qui m’ait jamais fait de mal, la seule qui malgré tous mes dérives était là, toujours prête à me soutenir quel que sois ma décision. Elle qui envers et contre tous a su garder la tête froide à propos de tout ce l’on disait sur moi. Elle qui choisit de tout abandonner pour rester avec moi. Elle qui a vraiment pu m’envoyer là haut. Mais elle, c'est celle dont j’ai joué avec ses sentiments, celle que j’ai tant  fait pleuré et que j’ai abandonné.

 Peut être est ce le moment de payer pour tous mes péchés ? De payer pour tout le mal dont j’ai pu lui faire.
Mais quel genre de personnes suis-je ? Est ce que  je mérites le pardon du bon dieu après tout ça ? Est ce que je mérite seulement le pardon de qui que ce sois ? Est-ce à cause de tout ce que je lui ai fait comme malheur que je me retrouve aujourd’hui dans une telle situation afin de répondre à mes agissements ?
Mais qui est donc ce jeune garçon qui m’a attiré jusqu’ici ? Avait il lu dans mon âme et a pu voir tous mes péchés?

 C’est alors que j’ai entendu frapper à la porte de ma chambre et je sursauta violement pour me rendre enfin compte que ce n’était qu’un rêve. Rêve ou cauchemar ?

  Durant toute la journée je me demandai ce que pouvais bien vouloir signifier ce rêve étrange. Est-ce que ce petit garçon représentait il ma conscience ? Voulait il me montrer ne serais ce que pendant une minute la lourdeur de mes actions ?

 Une chose est certaine, c’est que je dois aller la voir et me repentir. Lui demander pardon. Pas pour qu’elle me reprenne mais pour qu’elle sache que je regrette tout ce dont j’ai pu lui faire subir comme supplices. Car oui je l’ai toujours regretté mais ma fierté m’aveuglait et m’empêchait d’aller la voir et lui avouer mon regret.

 

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Z
ce reve est vraiment etrange mais tu ecrit bien.
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T
notre petit philo. t'es bon. ne te décurage pas.
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N
c'est bien freors d'avoir un pti site comme ca
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F
frere pourkoi tu ecrie pas des livre.<br /> tu as du talen continu
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H
Mé franchement, dis-moi tu copie les pages de la fontaine ou Diderot, t'as un parfait talen d'imaginer et tu ecris comme si t'été a coté de Senghor.<br /> bravo et du courage
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